Chronique d’une bonne nuit annoncée… à tort
Aujourd’hui, c’est jeudi. Et comme tous les jeudis depuis quelques semaines, c’est jour de grève. Soucieuse du lien particulier que doit entretenir un jeune mère avec son petit dernier devenu cadet malgré lui, la maîtresse de Minimoy a choisi de sacrifier une journée de salaire pour son bien-être. L’institutrice de Maxi ne partage pas cette abnégation, mais ayant la chance d’avoir de merveilleux voisins adeptes du covoiturage, pas besoin de courir. Cela sent bon le petit déjeuner en tête à tête avec mon grand. D’autant que pour la première fois depuis 3 jours, Micromoy s’est endormie sans rien dire. De bonne augure pour la nuit à venir… ou pas. Car ce que l’on apprend vite en ayant des enfants, c’est que jamais rien n’est acquis.
23h30 : Après une soirée tranquille avec Mégamoy et docteur Mamour, je suis blottie dans ses bras (de Mégamoy, docteur Mamour n’était pas libre) et me sens sombrer doucement… quand une petite quinte de toux de Micromoy affole le babyphone, et m’inflige une décharge d’adrénaline suffisante pour repartir sur un cycle d’endormissement complet.
00h01 : On y est presque, Morphée me tend les bras… C’est sans compter sur Minimoy, enfin plutôt sur sa vessie. Et bien qu’il soit autonome et plutôt discret du haut de ses 4 ans et demi, mon instinct de mère protectrice me jette hors du lit, ne serait-ce que pour un dernier bisou. Une fois la porte refermée, surtout ne pas allumer la lumière pour éviter une remise en route du cerveau (ce qui complique un peu la descente des escaliers).
2h30 : C’est au tour de Mégamoy de répondre à ses besoins naturels. Certes je suis réveillée, mais pas besoin de se lever donc ça passe et je me rendors très vite… ou pas, car c’est le moment trouvé par Micromoy pour tousser une nouvelle fois.
2h35 : Des pas de souris se rapprochent et une petite silhouette franchit le seuil de la porte. Cauchemar 1 – Minimoy 0. J’applique les consignes de tous les livres d’éducation, et me fais conter le vilain rêve sur le chemin du retour vers la chambre. Je ne comprends pas tout, mais il y a une histoire de loup… Une petite manipulation magique anti-cauchemar, un câlin, un bisou, et dodo.
2h45 : Je ne sais pas comment il fait pour descendre aussi discrètement et sans tomber, mais Minimoy est de nouveau dans la chambre parentale : il a peur. Cauchemar 2 – Minimoy toujours 0. On remonte, on allume la lumière, pas de loup ! Bisou et dodo.
3h : Vive le journal de la nuit de France Info pour se rendormir, je ne résiste pas au deuxième titre… sauf que Mini, lui, résiste. Maintenant il a peur du noir. Cauchemar 3 – Minimoy et Maman… bah 0. Je lui prête la veilleuse à allaitement nocturne. Bisou et dodo.
3h10 : En fait, la veilleuse n’a pas été chargée depuis la maternité… Forcément elle s’éteint. Cette fois ça commence à bien faire, Maman a besoin de dormir ! Promis il n’y a pas de loup, la maison est fermée à clé. Et de toute façon les loups ont peur des hommes, ils mangent des moutons. Et il n’y a pas de moutons ici. Câlin, bisou et dodo.
5h30 ou 5h45 ou 6h : le réveil de Mégamoy sonne. Cela m’atteint à peine, je suis trop fatiguée pour ouvrir l’œil… En revanche je savoure à l’avance ma mini-grasse matinée et m’enfonce de plus belle sous la couette.
6h50 : Alors que chaque matin, il faut la réveiller pour le départ à l’école, Micromoy décide de commencer à gazouiller.
7h : Le réveil sonne. Il va bien falloir se trainer hors du lit pour réveiller Maxi. Micromoy gazouille toujours, elle a bien mérité sa tétée matinale.
7h10 : Heureusement que je peux compter sur un Maxi autonome. Habillage, petit déjeuner, il gère tout pendant que je nourris sa sœur dans le lit.
8h10 : Je supervise de mon lit l’étape chaussures, manteau et cartable (pour le coup j’apprécie la chambre au rez-de-chaussée). Il ne manque rien, le chauffeur arrive, et Micro vient de s’endormir au sein. Je vais finalement l’avoir cette grasse matinée !
9h : Micro ouvre ses grands yeux et me regarde en souriant. Mini a déjeuné comme un grand et s’est blotti devant la télé. Pas de doute, les enfants c’est du bonheur au quotidien… mais plutôt le jour quand même.