Une fête des mères particulière
Cette année, je n’ai pas été réveillée avec un petit poème appris fièrement par la chair de ma chair. Je n’ai pas déballé des paquets terminés en urgence par les Atsem, dans lesquels se cachaient des objets forcément magnifiques à leurs yeux, pour lesquels j’aurais préparé mes plus beaux « ooooh » hypocrites émerveillés, avant de les entreposer exposer le plus près possible de mon lit. Je n’aurai pas cette année de collier de nouilles (pénurie de pâtes oblige) ou d’empreinte de main en pâte à sel (pénurie de farine oblige).
Je ne pensais pas le dire un jour, mais même si l’amour qui les unit, leurs rires et le bonheur de mes enfants est le plus beau des cadeaux, ces petites merdouilles merveilles m’ont manqué. J’ai tout de même eu droit à mon petit déjeuner au lit et à des cadeaux patiemment choisis et achetés dans le plus grand secret par mes hommes (petits et grand) adorés. Un jeu vidéo « pour quand Papa sera parti » et de quoi parfaire ma panoplie de sportive maison.
Souvenirs, souvenirs…
Des attentions adorables qui me rappellent le plaisir que j’avais pris, il y a une paire trentaine d’années à aller écumer , seule à vélo, les (une ou deux) boutiques du village d’à côté pour choisir LE cadeau qui soit dans mon budget (soit pas plus de 30 francs de mémoire)… à savoir un couple de pingouins en plâtre patiemment recouvert de pétales de roses et enfermés dans une boîte de Quality Street.
Nul doute qu’elle n’a pas trouvé l’oeuvre aussi extraordinaire que moi, mais voir ces deux petits pingouins trôner dans le salon pendant des années m’a toujours procuré une fierté inestimable. C’est pour cette raison que je mets un point d’honneur à réserver une place de choix à tout ce qui a nécessité plus de 2mn de concentration à mes têtes blondes. Bon, dans l’intimité de notre cocon conjugal, il ne faut pas exagérer non plus, je ne pense objectivement avoir enfanté le futur Van Gogh… Quel que soit le résultat, chaque intention est dans tous les cas pleine d’amour et c’est finalement ce qui compte.
Loin des yeux…
Cette année, ma maman n’aura ni sculpture, ni même un gros bisou car la distance nous éloigne. Mais elle aura ce que j’ai toujours su faire de mieux : mes mots.
J’ai toujours admiré son sens de la combativité, sa façon de mener de front ses études puis son travail tout en élevant deux puis trois enfants. Lorsque Maximoy est entré dans nos vies, ses conseils furent précieux. Je n’aurais pensé demander à personne d’autre, car pour moi il n’est pas de meilleur exemple que le sien. Je n’ai que des bons souvenirs de mon enfance, c’est le meilleur . Elle m’a transmis l’amour de la danse et de la musique. Je n’ai jamais été aussi fière que de monter sur scène en la sachant dans la salle et je regretterai toujours ne pas savoir jouer du piano comme elle.
Certes, en 25 37 ans, nous n’avons pas toujours été d’accord. Au fil des années, des événements de la vie ou des kilomètres, nous avons été plus ou moins proches. Par pudeur, timidité ou discrétion, j’ai souvent du mal à exprimer mes émotions. Mais quoi qu’il arrive, je resterai toujours la petite fille qui cherche à croiser le regard de sa maman pendant le spectacle de l’école. Je serai toujours à la recherche de son réconfort, de sa reconnaissance et de sa fierté. Parce qu’une mère, on en a qu’une. Et que j’ai la chance qu’elle soit toujours là. Je t’aime, Maman.
Bonne fête à toutes les mamans, celles sur terre et dans les étoiles, mamanges et attendeuses.
Quel joli article <3 je m'y retrouve, les jolies merdouilles m'ont manqué cette année. Connaît-on vraiment notre bonheur ?
On ne les appréciera jamais autant que l’année prochaine. J’espère que les instits en seront conscients pour mettre le paquet
Et bien tu sais quoi… ces petites merveilles/merdouilles m’ont manqué à moi aussi !
bah oui, on est un peu masos quand même, mais ça gâche la fête…