L’avantage du congé maternité en attendant bébé ? Le temps ! Et quand on s’apprête à agrandir la famille, on profite de celui qui reste, encore pour quelques semaines, le petit dernier. L’occasion faisant le bidon, l’école de Minimoy se déplace en masse au cœur de la forêt pour observer les spécificités de la saison. Grande première, je participe enfin à une sortie de classe. Et pour un coup d’essai, une matinée c’est parfait !
On commence par l’étape du bus. Bien heureusement le voyage dure à peine dix minutes, car les rangs comptent deux petits sensibles des transports. Si pour un baptême je peux éviter le sac à vomi, je signe tout de suite. Arrivée sans encombre, place à l’exploration. Objectif annoncé aux loulous, ramener des souvenirs de toutes les couleurs. Objectif annoncé aux adultes, faire le tri pour éviter les tonnes de feuilles séchées ou dévorées, et autres kilos de sable et fourmis.
Me voici donc partie avec mon sac à merveilles dans une main, et mon Micromoy dans l’autre. Quelle fierté dans ses yeux quand il s’avance à mes côtés, cela n’a pas de prix ! Et franchement, l’exercice est loin d’être difficile. Un petit caïd mis à part, l’ensemble de la troupe est menée de main solide par une maîtresse intéressée et intéressante. Chaque découverte est une nouvelle occasion pour un apprentissage. Comment compter l’âge des arbres, pourquoi les feuilles tombent, à quoi sert la toile de l’araignée… Tout en passant par les jeux du parcours de santé ou une course de mini chevaux lorsque l’on tombe sur une marque de sabot. Une institutrice pleine de ressources !
Et moi de mon côté ? Pas de galop mais une promenade tranquille qui me permet de bouger mon gros bidon. Indispensable voiture balai, aux côtés des moins téméraires et des plus curieux qui passent leur temps à ramasser des trésors (plus ou moins splendides). De temps en temps, mon microbe prête ma main à un camarade (tout en restant dans les parages, histoire d’être sûr que je ne m’échappe pas). C’est l’instant des confidences (« moi ma maman elle fait de la boxe ») ou des questionnements les plus profonds (« toi, tu as un bébé… pourquoi ? »). Je deviens en un instant une part entière de la famille des moyens/grands, à tel point qu’une petite puce reconnaît en moi une nouvelle tata (plus simple à retenir que mon prénom, malgré la réticence de mon Micromoy quelque peu possessif).
A chaque détour d’un arbre, une nouvelle trouvaille : un champignon inédit, une pluie de feuilles, une trace de biche…. Et ce que j’aime par-dessus tout chez les tout-petits, à chaque découverte sa petite remarque : « Quand le cerf a ses bois, il ne peut plus s’habiller ». Pour le plus grand bonheur des adultes, la faune se limite aux petites bêtes et aux stigmates de la nuit. Pas de rencontre incongrue avec une famille sanglier par exemple, juste des mottes de terre retournée. En revanche, belle surprise lorsque la petite troupe croise le chemin d’une paire de gendarmes à cheval, ravis de faire brouter leur monture pour permettre une salve de caresses. Petite déception tout de même de mon microbe lorsque je lui dévoile que son Papa ne dispose pas du niveau équestre nécessaire pour, lui aussi, patrouiller en forêt…
Au bout de deux heures de balade, le ventre est lourd mais le cœur est léger. Quel plaisir de voir son enfant évoluer dans un élément que l’on ignore. Et quand l’effort est reconnu, c’est encore plus apprécié… « Maman, les sorties c’est vraiment beaucoup mieux quand tu es là ! » Et il faut savoir profiter de ces petits bonheurs, pas toujours faciles à réitérer… « La prochaine fois on pourra laisser le bébé à la maison il s’amusera bien tout seul… »