Gastros en séries
Une famille nombreuse c’est bien, c’est beau, ça multiplie l’amour, la joie et tout ça. Mais quand les microbes ont eux-mêmes des microbes, les répercussions sont exponentielles… C’est bien connu, en famille on partage tout. Mais parfois, un peu d’égoïsme ne ferait pas de mal.
Petit retour en arrière… Nous sommes vendredi 11 novembre, c’est parti! La Wonder famille s’apprête à vivre un petit week-end prolongé en mode cocooning. Tout le monde est à la sieste, sauf que Minimoy se réveille en pleurant au bout d’1h. Il a mal au ventre. Allez, un câlin et ça va aller… ou pas. Un burp plus tard, une course malheureusement trop courte, et les murs ainsi que le carrelage des toilettes sont entièrement repeints en rouge/orange (vive le hachis parmentier à la patate douce).
Génial ! Autant je combats facilement les maladies, autant la gastro est ma hantise… C’est comme les poux, il suffit que j’en parle pour avoir la nausée (ou la tête qui gratte).
A la base, j’étais partie pour vous raconter l’intégralité de mes mésaventures entériques. Sauf que je risque de perdre des lecteurs, voire avoir un impact négatif sur le taux de fécondité dont nous sommes si fiers en France… En effet, parfois la vie de mère de famille ne fait pas rêver. 3 semaines de nettoyage intensif, d’ouverture de fenêtres par 0 degrés, de lessives de draps, de slips, de bodys et de pyjamas, 3 semaines de changement de couches et de tenues intégrales plusieurs fois par jour, 3 semaines à ne pas pouvoir s’éloigner de l’école au cas où elle rappellerait (et elle a rappelé… souvent…), 3 semaines à me laver tellement les mains que j’en ai des crevasses, de peur d’attraper moi aussi ce virus de m***, 3 semaines à ne cuisiner que des carottes et du riz, 3 semaines où une nuit complète est un miracle, 3 semaines où chaque jour on se dit que c’est fini, mais en fait non, car la gastro sévit en deux fois (en haut et en bas) et que tout le monde à part moi y est passé (même ma grand-mère), 3 semaines où il faut quand même vivre pour les autres, notamment pour préparer le premier anniversaire de Micromoy et le repas de famille qui l’accompagne.
Bref, 3 semaines de folie où le linge classique, bousculé par les urgences, s’accumule autant que la fatigue, mais où il ne faut pas flancher car si le pilier tombe c’est toute la maison qui s’écroule (surtout quand papa aussi est malade). Et parce que si on s’arrête, c’est foutu on ne repart pas. Une maman malade, c’est tout un équilibre qui s’écroule. Alors quand les nausées montent, quand le front chauffe, on se blinde de paracétamol, on avale toute l’homéopathie possible, on jeûne un peu, on vide une bouteille de Coca, et on avance. Si toutes les mamans ne sont pas égales vis-à-vis de leur résistance aux microbes, elles ont un pont commun : si un enfant est souffrant, il est hors de question que sa maman ne soit pas à ses côtés, ne serait-ce que pour offrir le meilleur médicament qui soit, ses bras et la chaleur de son cœur. Et, si possible, essayer de prendre un peu sa douleur.
Alors oui, on ne va pas se mentir, parfois on aime quand les enfants sont malades. On aime les câlins d’un bébé trop indépendant, on aime même recevoir leur chaleur quand ils dorment sur notre ventre (massage aux pierres chaudes gratuit), on aime se sentir à nouveau utile lorsque l’on regrette qu’ils grandissent trop vite.
Mais très vite, le quotidien rattrape cette vision trop idyllique. Un petit garçon qui délire dans son sommeil (« Maman tu parles trop fort! » je chuchote chéri « Maman ne cours pas trop vite! » je suis là chéri) ; un bébé qui doit prendre un bain improvisé à la PMI car elle a eu la bonne idée d’avoir une diarrhée débordant jusqu’au bas du collant, juste pendant les 5mn de trajet ; un grand qui se désespère car il veut absolument aller en cours alors qu’il vient de vomir son verre d’eau (si si, il y tenait réellement), et dont l’insistance ajoute un nouvel aller-retour pour l’école en milieu de matinée, au début ça fait sourire, et après on en a vraiment marre.
D’ailleurs je dois vous laisser, après une nuit quasi-blanche Maximoy est dans mon lit avec une méga otite, quand le nez de Micromoy ressemble plus à une fontaine intarissable… C’est quand le printemps ?