La première colle

bonnet d'ane

 

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Non mon fils n’est pas un âne, mais un zèbre

 

Mercredi matin, alors qu’habituellement il apprécie en pyjama les délices d’une semaine de quatre jours, Maximoy va devoir se rendre à l’école. Oui, en CM2 il va inaugurer sa première colle. Deux heures pendant lesquelles il devra réfléchir sur des règles de vie qu’il tend à contourner, deux heures à travailler sur des devoirs qu’il sera certain d’avoir notés, deux heures pendant lesquels il va devoir se faire à un moule scolaire dans lequel il a décidément bien du mal à entrer.

Je vous ai déjà parlé de la précocité de mes microbes, et notamment de celle de Maximoy (voir: précocité, est-ce un cadeau?). Je vous ai parlé de l’hypersensibilité qui le caractérise, de son besoin de reconnaissance notamment des adultes qui l’entourent. Alors imaginez le sentiment d’échec qui a accompagné la présentation du cahier de liaison.

La colle en dernier recours

Alors, connaissant les nombreux avertissements qu’il a eus depuis le début d’année, me souvenant des nombreuses remontrances que j’ai reçues en tant que maman (qui ne fait pas son travail de surveiller celui de son fils), je n’ai pu qu’accepter la sentence. Je n’ai pu qu’afficher une certaine solidarité avec cette maîtresse qui, je le sais, fait tout pour remettre mon Maxi sur les bons rails et le préparer de la meilleure des manières à la 6e. Je n’ai pu que lui expliquer que les multiples punitions et privations qu’il a déjà subies n’ayant pas porté leurs fruits, son institutrice ne voyait pas d’autre solution.

Pourtant, difficile de ne pas pester contre cette colle qui lui fait honte, et surtout de prendre dans ses bras ce pré-ado qui redevient subitement un petit garçon pleurant à chaudes larmes, tellement déçu de nous avoir déçus, et convaincu que ces deux heures représentent la preuve de sa stupidité, mot que pourtant on l’interdit de prononcer et penser.

Difficile accompagnement de ces « zèbres »

Fermeté et bienveillance, deux maîtres mots de l’éducation que l’on souhaite apporter pour notre Maxi qui a tellement besoin de cadre et d’affection. Deux caps pourtant parfois compliqués à tenir lorsque l’on se sent dépassés, lorsque l’on pense avoir tout essayé en vain. Oui, il est parfois vraiment compliqué d’aider ces petits « zèbres » à grandir. Parfois on ne trouve pas les clés pour leur offrir une enfance insouciante, quand le monde des adultes semble ne pas pouvoir ou vouloir les comprendre…

Difficile aussi de ne pas être inquiet pour la suite. Deux heures de colle dès décembre en CM2, et après ? Comment va se dérouler sa scolarité ? Devra-t-il prendre un abonnement aux retenues ? Arrivera-t’il à trouver l’équilibre (sur sa chaise) et la sérénité nécessaire à des journées harmonieuses à l’école ?

bureau ecoleRelativisons tout de même, il ne s’agit que de deux heures de colle. Peut-être seront-elles les dernières. Peut-être constitueront-elle un passage, un déclic vers une maturité nouvelle. Je vous avoue quand même que l’échec scolaire nous terrifie. Un comble lorsque l’on connaît les immenses capacités que renferme cette petite tête blonde, et son goût pour l’apprentissage et le partage des connaissances.

On aimerait tellement comprendre

L’institutrice connaît-elle seulement cette facette de mon fils ? A-t-elle seulement le mode d’emploi pour l’intéresser, pour lui donner envie de se lever le matin ? Impossible à dire. Et dans un sens on ne peut que comprendre l’agacement qu’elle peut ressentir face à un élève qui passe son temps sur deux pieds (les siens ou ceux de sa chaise), la tête et le stylo en l’air…

J’aimerais tellement être une petite souris et observer une journée type, une journée « normale » pendant laquelle mon Maxi ne se fait gronder « que une ou deux fois ». J’aimerais tellement comprendre ce qui a fait que l’année dernière il était si épanoui, malheureux quand il était malade, alors que cette année est totalement différente… J’aimerais tellement qu’il dorme, qu’il n’ait pas mal à la tête tous les matins, que sa frustration ne se transforme pas en colère contre son petit frère qui, lui, arrive à traverser les journées sans vagues. J’aimerais tellement que mon fils soit heureux, tout simplement…

vive les zatypiquesPour les parents que cette thématique interpelle, pour ceux qui aimeraient avoir un peu de conseils pour mieux appréhender l’épanouissement de ces petits zèbres, je vous conseille de suivre le webinaire d’Audrey Akoun et Isabelle Pailleau de la Fabrique à Bonheurs « accompagner son enfant atypique au quotidien« . Inscrivez-vous ici et obtenez le replay, je vous promets que ça fait du bien (et on sent tellement moins seul…). Vous pouvez également vous procurer leur livre Vive les Zatypiques (disponible sur leur site).

 

 

 

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7 comments

  1. ColombesMum dit :

    Article très intéressant sur un sujet qui doit cependant être bien complexe ! J’espère que sa maîtresse pourra arriver à mieux le cerner ! Car souvent les « zèbres » sont taxés de fainéants ou à la traîne 🙁 — bon courage pour ce cheminement. Peut-être qu’un rdv avec le corps éducatif pourrait aider? En tout cas je pense que tu fais bien d’aller dans le sens de la colle sans dénigrer l’autorité de la maîtresse car ça lui apporte de la crédibilité et de la confiance. Elle t’écoutera plus facilement !

  2. Laurence dit :

    Oh combien je te comprends !
    Nous faisons nous aussi partie de ces parents qui souffrent de voir leur enfant stigmatisé, puni en permanence, parce qu’il vit une différence … Merci pour le ton de tes articles toujours très juste.

    • merci beaucoup, oui je trouve que c’est important de se sentir moins seuls. Même si cela ne règle pas le problème, cela permet peut-être de relativiser et se sentir un peu apaisé…

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