Nouvelle vie, étape 2 : la transition administrative
Je sais, je sais, je vous ai énormément manqué. Après avoir totalement épuisé mon quota mensuel de « data », je me suis retrouvée dans une nouvelle maison sans box active… difficile d’avoir une vie normale sans connexion. Mais comment diable faisait-on avant? Mes lecteurs assidus (j’espère) m’ont donc quittée dans le train, haletant à l’idée que je puisse ne pas avoir atteint mon but. Super cousin picard, qui m’attendait fébrilement au bout du chemin, a bien cru à un nouveau périple pénible. Une application SNCF qui annonce un retard alors que le train est déjà parti, c’est tout de même de l’inédit. A croire qu’ils se donnent une marge syndicale, simplement au cas où… A moins que le cheminot ne bénéficie d’une prime s’il parvient miraculeusement à rattraper le temps perdu, si fictif qu’il soit… Me voici donc arrivée à bon port (et à l’heure), accueillie à bras ouverts avec une tarte locale oignon/chèvre/miel à tomber (un peu de patience les gourmands, je vous donnerai la référence de la recette plus tard).
Le lendemain, branle-bas de combat. Pendant que mon énorme camion transite doucement sur le rail (d’où l’ameublement très sommaire de mon futur salon), pas une seconde à perdre. Direction la mairie pour procéder aux formalités d’usage, à savoir… récupérer les sacs poubelle (et oui, il fallait y penser, heureusement je suis bien coachée…) ! Et c’est ensuite avec mon gros bidon, et mes sacs poubelle sous le bras, que je me rends tout naturellement au service scolaire pour inscrire mes microbes à l’école.
Un grand philosophe disait : « Les gens du Nord ont dans le cœur le soleil qu’ils n’ont pas dehors ». Manque de chance, ce jour-là il fait beau. J’ai donc droit à un florilège de fonctionnaires moroses ou muets, à moins que chaque mot ne soit déduit de leur paye à la fin du mois… Après donc avoir patienté de longues minutes sans entendre le moindre son, voilà mes enfants officiellement écoliers picards. En tout cas d’un point de vue administratif.
Après un petit crochet par l’office du tourisme, toujours les sacs poubelle sous le bras, où j’ose déranger le petit déjeuner (syndical?) pour demander un plan de la ville, il est grand temps de reposer les organismes et d’enfin profiter de ce soleil aussi radieux qu’inespéré.
Pendant ce temps-là, Mégamoy, resté un peu en retrait de ces tracas météorologiques (bah oui, je n’avais pas prévu les sandales), a troqué l’arme de service contre un pinceau et un balai, histoire de remettre à niveau nos 7 ans d’histoire familiale dans 80m². Un travail de longue haleine, car mine de rien ce n’est pas la tâche qui manque. Heureusement, comme nous pouvons toujours compter sur des âmes généreuses, c’est avec grand bonheur et un soulagement encore plus immense qu’il reçoit le secours de la P’tite Fée Lili, talentueuse couturière (voir sa page Facebook), et ambassadrice non officielle du vinaigre blanc et des chiffons Aqua Clean. Il faut le souligner, mon mari n’est plus le même depuis qu’il a découvert le ménage bio…
De mon côté, l’après-midi devait être consacré à l’inscription formelle des microbes dans leurs établissements respectifs. Pas de souci pour Maximoy, qui hérite d’une école taille adulte. Cela risque de le changer un peu, mais il s’habituera vite je n’en doute pas. Pour la maternelle contigüe en revanche, il faudra à priori patienter. A échelle réduite, implication réduite. Nous sommes mercredi, et à moins d’une semaine de la rentrée, ce sont toujours les vacances ! Pas de directeur pour Minimoy, le suspense reste entier…
Le bureaux fermés, le camion toujours en balade, il est temps de raccrocher les crampons. Le plus dur est à venir. Afin de redonner ses couleurs picardes à cette journée marathon, la pluie s’invite enfin dans l’atmosphère anormalement bleue (dixit les autochtones, je n’invente rien promis). Mais elle est rapidement suivie d’un bel arc-en-ciel surplombant les adorables briques rouges, histoire de dire « bienvenue, séchez vos larmes, la nouvelle vie commence bientôt ».