Tic tac tic tac
Dimanche 1er novembre, 9h. En plein petit déjeuner, le ventre encore plein de restes sucrés de la tournée de la veille, Minimoy s’écrie : « ça y est Maman, on va enfin l’avoir notre bébé ! ». La lumière dans ses yeux est tellement touchante que l’on regrette de ne pas pouvoir graver toutes les images dans le marbre. Et oui, le mois de novembre tant attendu est arrivé. A 4 ans, la vie est basée sur des objectifs concrets. Et point de mire essentiel depuis plusieurs mois : bébé arrive après Halloween. Oui, mais quand ?
Déjà les questions commencent à affluer : « t’es encore là ? », « pas trop dur ? », « il reste combien de temps ? »… Si seulement on connaissait la réponse…
Encore combien de temps avant l’accouchement ?
Ok, dans les textes une grossesse dure 41 semaines (exception française à la généralité qui en compte 40… les lilloises qui veulent accoucher plus tôt passent-elles la frontière ?). Mais dans les faits, à partir de 37 semaines, toute femme enceinte est dans les starting-blocks. Bébé est considéré à terme, il se contente de prendre du poids (et maman aussi…).
Le problème, c’est que comme pour toute situation qui tend à se prolonger, l’attente génère de la gamberge. Est-ce que c’est une vraie contraction ? Est-ce qu’il a assez bougé aujourd’hui ? Quand partir à la maternité ? J’ai perdu le bouchon muqueux, je fais quoi ? J’appelle chéri ou je patiente encore ? C’est du liquide amniotique ou pas ?
Quel réflexe devant toutes ces incertitudes ? Internet bien sûr ! Les forums regorgent de mille questions qui enregistrent autant de réponses différentes. Sur une page, il est évident que l’accouchement est imminent. Sur une autre, cela peut encore durer plusieurs semaines. Pour le coup Google est surtout l’ennemi de nos nuits. Alors que l’on sait pertinemment qu’il faut profiter de ces derniers moments pour se reposer au maximum, le cerveau en décide autrement, paraît-il pour nous préparer à nos futures nuits blanches… mouais…
On surveille les indices
Chaque petit mouvement abdominal, chaque signe et chaque douleur sont scrutés, décortiqués, analysés. Et derrière la moindre certitude, la machine se met en place. Car à l’étage dorment paisiblement deux microbes, ignorant ce que leur présence innocente signifie comme implication logistique… Si pour une première naissance on peut de permettre d’enchaîner les faux départs, les relations de voisinage ou familiale (et l’amour propre avouons-le) risquent en revanche d’en pâtir au bout de la deuxième fausse alerte, si elle implique d’arracher la bonne âme des bras de Morphée pour rien…
Résultat, si le regain d’énergie est souvent un signe de travail en approche, il semble s’éloigner de plus en plus… L’épuisement est maximal. Même les rediffusions matinales de Beverly Hills ne parviennent pas à me tenir éveillée (et pourtant, Kelly est de nouveau avec Brandon alors que Donna en veut à David…) La faute à qui ? A la rentrée scolaire bien sûr ! Bizarrement, mon énergie était plus présente en vacances, sans réveil ni enfants… Si je tenais ce sacré Charlemagne…
On pourrait se laisser aller, passer la journée sur le canapé, et attendre patiemment que Micromoy se décide à prendre le chemin de la sortie (le rêve!). Mais la maison doit continuer à vivre, les machines à tourner, le frigo à se remplir (et se vider), le fer à repasser (un minimum)… Et si, ô miracle, on devait partir à la maternité en urgence, hors de question de laisser un intérieur en vrac, car on ne pourra gérer les visites à distance… Super Maman jusqu’au bout ! Sur ce, je repars pour l’école…