Bonne fête des mères
Ce matin, plusieurs millions de mamans se sont réveillées avec des coloriages à peine dépassés, des poèmes récités presque par cœur, des bijoux presque portables, des collages quasiment secs… et mille autres à peu près qui rendent ce jour si précieux. Car ce matin, plusieurs millions de mamans ont découvert ce que leurs petits bouts leur ont patiemment concocté (et que les ATSEM ont rapidement terminé). Et cette émotion est chaque année renouvelée, parce que pour une fois ce sont les enfants qui pensent à leur maman et non l’inverse.
Le plus beau des cadeaux
Et pourtant, s’ils savaient que chaque jour, ce sont eux nos cadeaux. S’ils savaient que l’on pourrait les regarder dormir pendant des heures. S’ils savaient que les douleurs de l’accouchement avaient disparu comme par magie dès que nos yeux avaient croisé les leurs. S’ils savaient que malgré les difficultés et nos erreurs passées, nous ne les changerions pour rien au monde car sans elles ils ne seraient pas entrés dans nos vies. S’ils savaient que jamais nous n’avions pleuré de bonheur avant de les mettre au monde, mais que depuis un seul sourire suffisait à nous émouvoir aux larmes. S’ils savaient que depuis le jour béni de leur naissance, nous comprenons enfin ce qu’amour inconditionnel signifie. S’ils savaient que même la pire des bêtises était oubliée d’un simple regard, d’un simple « pardon maman », d’un simple bisou (heureusement qu’ils ne le savent pas d’ailleurs)…
Tout cela, ils ne le sauront qu’une fois devenus parents à leur tour. Et dès ce jour, cette fête revêtira un caractère encore plus particulier. Il ne s’agira plus d’offrir un collier de nouilles où une rose en papier mâché, mais juste deux mots : merci, et pardon.
Merci pour tout cet amour, merci de m’avoir mis au monde et aidé à grandir, merci pour ta bienveillance, merci pour ta patience, merci pour ta sagesse. Merci d’avoir cru en moi, merci de m’avoir soutenu après les échecs. Merci d’avoir fait de moi l’adulte, le parent que je suis.
Pardon de n’avoir pas compris ton autorité, tes punitions. Pardon pour ma crise d’adolescence. Pardon pour les mots qui t’ont blessée. Pardon pour mes gestes de rejet. Pardon d’avoir pu passer longtemps sans donner de nouvelles. Pardon de ne pas avoir voulu que tu m’embrasses devant les copains. Pardon pour tous les « je t’aime » que je ne t’ai pas dits. Pardon pour tous les mercis que tu aurais mérités.
Aujourd’hui, je pense tout particulièrement à ces enfants qui auraient bien voulu griffonner un poème mais qui n’ont personne pour qui faire rimer « je t’aime ». Et je pense aussi à ces mamans qui auraient bien voulu s’extasier devant une boîte de camembert peinte en rose, mais pour qui il manquera toujours un cadeau. Je pense à tous ceux pour qui ce jour est un jour de plus sans leur ange parti trop tôt. Et je ne peux que m’associer aux institutrices qui ont instauré la fête « de la personne qu’on aime », pour que tant de petits loups retrouvent quelqu’un avec qui partager tant d’amour.
Profitez de chaque instant de cette vie, et rendez hommage à celle qui vous l’a donnée. Bonne fête à toutes les mamans, et surtout à la mienne.