La vie nous rappelle qu’elle est belle
Les jours s’enchaînent, un à un. Le quotidien nous ennuie parfois, souvent même. Alors on se plaint parfois, souvent même… tout le temps en fait. On passe sa vie à vouloir toujours plus, toujours mieux. Et oui, on est comme ça (on est Français).
On se plaint du petit dernier qui ne fait pas ses nuits. On se plaint du délai d’attente pour avoir un rendez-vous chez l’ophtalmo. On se plaint du conjoint qui préfère sa console au lave-vaisselle. On se plaint parce qu’il pleut encore, on se plaint parce qu’il fait trop chaud. On se plaint parce que les routes ne sont pas dégagées, on se plaint parce qu’il n’y a pas assez de neige sur les pistes. On se plaint de ne pas avoir assez de temps à consacrer à sa famille, on se plaint de ne pas avoir assez de responsabilité au travail. On se plaint d’avoir les cheveux trop frisés, on se plaint d’avoir les cheveux trop raides.
Et on râle. On râle parce que les enfants du dessus font trop de bruit. On râle parce que chéri a sorti la mauvaise poubelle, parce qu’il est rentré trop tard hier. On râle parce qu’un mec en coupé a pris une place famille sur le parking de Carrefour. On râle parce que le pré-ado passe trop de temps sous la douche (lui qui ne voulait pas se laver à la base). On râle parce que le serveur met trop de temps à apporter l’addition. On râle parce que c’est Janine de la compta qui a eu les 50€ d’augmentation du service. On râle parce que le papi devant ne roule pas assez vite. On râle parce que le RER est encore en retard. On râle parce que le plombier ne peut pas intervenir avant après-demain.
Si on regardait autrement ?
Et puis un jour, râler devient accessoire et désuet. Un jour, la vie s’invite dans notre réflexion, et nous pousse bien malgré nous à la regarder sous un autre angle. Un angle plus beau, un angle qui nous fait apprécier ce sur quoi on ne s’arrêtait même plus : un coucher de soleil qui rosit le ciel, un câlin du petit dernier (même si c’est pour gagner du temps avant de se coucher), des enfants qui jouent ensemble (même si après cela il faut que la chambre subisse un lavage au Kärcher), un panier de linge presque vide (j’ai dit presque), le miracle d’une naissance (qui est quand même un sacré concours de circonstances), une réunion de famille (même si Tonton René va encore nous parler de sa passion pour les pigeons voyageurs).
Parce que, au final, c’est la vie qui aura le dernier mot.
Parfois la vie est injuste. Elle laisse sur terre des salauds qui ont étranglé leur femme, des violeurs condamnés à perpétuité qui finiront par ressortir après leur période de sûreté, des personnes qui ont grillé tellement d’étoiles que leur ciel est désespérément gris, des personnes qui l’on brûlée par les deux bouts mais qui s’en sortent toujours…
Et elle vient emmerder des femmes dans la fleur de l’âge, dont leur seul défaut est d’avoir deux chromosomes X et une paire de seins (parfois tout petits en plus), et qui ont d’autres choses à faire que de passer leurs vies dans les hôpitaux ; elle vient emmerder des jeunes qui étaient au mauvais endroit au mauvais moment ; elle vient emmerder des gens qui ont juste fait cette toute petite erreur qui d’habitude n’est pas fatale…
Oui, parfois la vie vient t’emmerder. Parfois, tu auras eu beau tout anticiper, réfléchir à toutes les éventualités, ce n’est pas du tout ce qui se présente. Parfois l’ordre des choses n’est pas respecté, et c’est bien dégueulasse, mais tu n’y peux rien.
Et si la vie commençait aujourd’hui ?
Alors comme personne n’y peut rien, et parce que demain il sera peut-être trop tard, vivons aujourd’hui ! (Aimons-nous vivants comme dirait l’autre. Vous l’avez dans la tête c’est bon ?)
Pourquoi attendre ? Pourquoi attendre la retraite avant de voyager ? Pourquoi attendre que les enfants soient grands pour sortir en amoureux ? Pourquoi penser placement plutôt que divertissements ? Pourquoi regarder toujours l’avenir au lieu de penser au présent ?
Ces derniers mois, j’ai pris une leçon de vie en mode (trop) accéléré. Elle m’a appris que parfois elle pouvait être trop courte, parfois elle pouvait être trop difficile, parfois elle pouvait être vraiment cruelle. Mais elle m’a aussi appris qu’il valait le coup de se battre pour elle, et que tant qu’elle n’avait pas sifflé la fin du match, on pouvait encore gagner. Ces mots, je les dédie à tous ceux grâce à qui j’ai enfin compris, et ils se reconnaîtront. Qu’ils sachent qu’il n’est pas un jour sans que je pense à eux, sans que je prenne conscience que ce sont de sacrés warriors. Je pense également à ceux qui n’ont malheureusement pas gagné, et pour qui nous nous devons de continuer à nous battre, et à profiter.
Et voilà j’ai la chanson dans la tête (n’attendons pas que la mort nous trouve du talent…). Je ne te remercie pas pour ça, par contre, j’aime beaucoup aimé ton article 🙂
Avec plaisir (s’il faut danser que je veux danser maintenant)
Je suis ravie que mes mots aient pu te toucher
Très bel article et surtout belle leçon de vie, toujours bonne à reprendre! Merci!
merci
j’aurais préféré le découvrir sans voir la souffrance autour de moi, mais il faut apprendre à voir le bon côté des choses
Wahou. Magnifique texte, plein d’émotion et de pudeur à la fois, qui remet bien les pendules à l’heure ! On oublie bien trop vite ce genre de chose; pourtant c’est aussi la clé du bonheur ! ça, et chanter à tue tête François Valéry, évidemment. 🙂
Ah François!…
Oui on oublie trop souvent de laisser de côté les futilités qui nous obscurcissent la vue
tres joli article qui fait du bien a lire pour qu’on arrete d’oublier l’essentiel
merci, oui je compte bien me le rappeler régulièrement