J’ai testé pour vous : à la montagne avec bébé
Par définition, les vacances c’est le dépaysement total, surtout avec un petit bout. Nouvel environnement, nouveau rythme, nouvelles règles… Et quand il faut en plus ajouter un nouveau climat, c’est une véritable aventure. C’est donc en véritables Indiana Jones du monospace que nous nous sommes lancés à l’assaut d’une épreuve inédite pour nous : la montagne en famille avec bébé, alias Micromoy, 15 mois. Direction les Arcs 1800 pour une découverte de la magie blanche.
Bon, pour ce qui est du séjour sportif spatules aux pieds, avec un mode pistes (ou autres) en amoureux pendant les cours des grands, il faudra attendre. Micromoy ne maîtrise pas encore le chasse-neige, et la station n’est pas dotée d’un système de garde pour les tout-petits. Alors lorsque l’on ne peut pas se permettre de partir avec une nounou ou d’en prendre une sur place (moyennant un minimum de 12€ de l’heure), on oublie le planter de bâton. Quant à skier en alternance, cela ne fait pas vraiment partie du plan (le télésiège en solitaire, on le laisse à Jean-Claude Dusse). Mais qu’à cela ne tienne, de la glisse il y en aura. En tout cas pour Micromoy, qui va écumer le bas des pistes dans sa luge de compétition.
Premières sensations de glisse
Car oui, pour les jeunes parents qui se lanceraient dans l’aventure aux Arcs (et j’imagine nombreuses autres stations « piétonnes »), mieux vaut oublier la poussette qui risque de s’enliser et patiner, voire redescendre (en même temps que votre estime). Privilégiez donc la luge (à harnais, disponible dans tous les magasins de location) ou le Manduca et autre sac à dos de randonnée (bien pratique pour arpenter les allée étroites des supérettes d’altitude, en espérant ne pas finir avec la partie haute des rayons dans les mains de bébé).
Micromoy semble en tout cas avoir largement apprécié les heures passées à se laisser tracter (finalement sportif comme séjour), tout comme les moments de descente endiablées… et même les quelques cascades du début, lorsqu’un freinage trop brusque (et finalement trop prudent) envoyait le petit pompon de son bonnet tâter la neige… Quel bonheur de dévaler les pentes aux côtés de ses grands frères ! Et il faut le dire, c’est quand même nettement plus drôle quand la luge avance toute seule.
Nous n’en sommes pas restés là côté glisse. Qui dit montagne, dit skis ! Alors c’est parti pour les patinettes. Bon, ce n’est pas hyper drôle quand on finit les fesses dans la neige, mais on a gagné dix bonnes minutes de plaisir (surtout pour les parents qui s’éclatent à voir un petit bout de moins d’1m avancer à petits pas spatules aux pieds). Restons-en tout de même à la luge pour cette année.
Des vacances gastronomiques…
Autre avantage de la luge, elle constitue une parfaite chaise haute de secours pour la pause goûter lorsque (cas ultra fréquent) le snack ou le restaurant en sont dépourvus.
Ok, question diététique on a un peu oublié les recommandations et le fait-maison, au profit du pratique et du gourmand. Au menu de midi, petit pot. Et pour le goûter, compote en gourde (achetées à la tonne) et… crêpe ou gaufre selon l’envie (surtout celle d’une Maman gourmande qui n’aura jamais sa douceur pour elle toute seule). Déjà que la sieste limite le nombre d’heures d’ensoleillement, on ne va quand même pas s’en priver au réveil. Et puis les calories sont vite éliminées… et surtout on ne va pas se justifier, c’est juste super bon !
Question découverte culinaire, Mademoiselle a même préféré le (délicieux) fromage d’une fondue nocturne plutôt qu’un Blédîner au chou-fleur. Bizarre non ?
Mes indispensables
Comme je suis hyper sympa, je vous distille mes petits conseils pour optimiser le séjour blanc avec bébé, notamment ce qu’il ne faut pas oublier dans la valise… ou plutôt le conteneur dans lequel il sera nécessaire d’investir (bon courage à ceux qui partent en train) :
- Des petits jouets et des livres, car les soirées sont assez longues entre la fermeture des pistes et le moment tant attendu du coucher…
- Une crème pour le visage à base de cold cream, car le froid attaque la peau fragile
- Une crème réparatrice pour soulager les irritations dues au frottement inévitable avec l’écharpe ou la combinaison (et en ce qui nous concerne, la bave que Micromoy déverse par litres n’est pas hyper compatible avec la sécheresse du climat)
- Si bébé ne suce pas son pouce et ne prend pas la tétine, ne pas oublier d’atteindre un biberon d’eau pour la montée. Et dès les premiers lacets, le faire boire ou téter afin qu’il déglutisse et évite la fatale otite.
- Question habillement, je conseille la combinaison intégrale pour éviter le froid dans le dos. Et dessous, rien ne vaut un bonne paire de collants (même pour baby boy il ne vous en voudra jamais) qui reste en place même lorsqu’il enlève discrètement ses bottes (vécu). Un bonnet/cagoule, un cache-col et une bonne paire de moufles (sans pouces, beaucoup plus pratiques à enfiler 4 fois minimum par jour) compléteront la panoplie.
- Une bonne paire de lunettes de soleil (mes préférées, les Julbo ou Décathlon), si possible avec cordon. Car cela peut vite devenir infernal quand il faut se battre pour qu’il les garde sur le nez (vécu aussi).
- Et bien entendu un tube de crème solaire haute protection et du baume à lèvres. Les UV repasseront, mais bébé fera un plein naturel de vitamine D.
- Un dernier indispensable qui n’en était malheureusement pas un cette année : des maillots de bain ! Et oui, parfois les stations sont dotées de piscines souvent désertes entre la fin de l’aquagym et la fermeture des remontées mécaniques. Renseignez-vous !
De délicieux moments
Une fois passé le casse-tête de ces aspects logistiques (pour d’autres aspects pratiques, voir les détails de ma préparation chaotique), les vacances familiales à la montagne procurent des moments partagés inoubliables. Un partage certes souvent forcé par la promiscuité des espaces réduits, mais on a tellement peu l’occasion de se retrouver tous ensemble autour d’un jeu de société, d’une histoire à raconter, ou même d’un repas tranquille qu’on aurait bien tort de s’en priver.
Je l’ai dit, les soirées sont longues, le temps semble passer plus lentement. Quel bonheur de profiter un peu de cette slow life au profit du repos, du bonheur en famille, des souvenirs que l’on fabrique ensemble. Et quel bonheur de prendre le temps de regarder bébé évoluer au fur et à mesure du séjour. Micromoy a appris à mettre son bonnet et ses moufles (presque) seule, à remonter les pentes enneigées à pied sans redescendre aussitôt, ou encore à boire au bouchon sport de la bouteille. Et surtout, elle a évolué avec un immense plaisir au milieu de ses frères ravis de partager leur temps et leur chambre avec une petite sœur admirative. A tel point que le retour au quotidien sans les grands est quelque peu difficile… voire infernal. Mais ça passera… j’espère. Autre conséquence du retour à altitude zéro, mademoiselle enchaîne les nuits de plus de 12 heures. Et ça, pour le coup, je ne vais pas m’en plaindre…