Oui, mes enfants croient encore au Père Noël
Ce 24 décembre, des milliards d’enfants scruteront le ciel avec l’immense espoir d’apercevoir un traîneau magique. Parmi eux figureront Maxi et Minimoy, 8 et 5 ans.
Oui, à 8 ans, en CM1, mon fils croit au Père Noël. Il a résisté aux rumeurs des cours d’école, aux doutes et aux questionnements pendant toutes ces années. Mon dieu, voilà que l’on ment à un enfant. Peut-être nous en voudra t’il un jour, mais personnellement je pense qu’il nous sera reconnaissant d’avoir prolongé la magie le plus longtemps possible.
« Maman, est-ce que le Père Noël existe ?
– Oui, il existe pour ceux qui y croient. »… Petit subterfuge qui permet d’éluder la question, et je soupçonne Maximoy de ne pas vouloir prendre le risque de ne plus y croire…
Alors oui, croire au Père Noël lui empêche de dire merci aux personnes qui lui ont offert les cadeaux (quoique, le sourire est le meilleur des mercis), oui ils perdent un peu la notion des valeurs (quoique, ils ont toujours fait attention à ne pas ruiner le bonhomme rouge). Mais après, une fois que le secret est révélé, finie la magie, et bonjour le risque que subsiste uniquement l’aspect commercial. Fini le bonheur de chercher ce qui fera plaisir, car pendant quelques années il sera impossible de dévier de la liste, ils sauront exactement ce qu’ils ont « commandé » et à qui…
Alors pourquoi anticiper la fin du rêve ? Pourquoi supprimer le plaisir de les voir élaborer des plans pour voir ne serait-ce qu’un bout de barbe ? Pourquoi se priver des étoiles dans leurs yeux lorsqu’ils se lèvent le matin et aperçoivent les cadeaux sous le sapin ? Pourquoi vouloir plonger trop tôt les enfants dans le monde réel, alors que l’imaginaire est si beau ?
Et, plus égoïstement, pourquoi ne pas profiter un peu du seul moment où on peut les faire écrire plus de deux lignes sans cris, du seul moment où ils rangent leurs chambres sans rechigner (ou presque), de peur de ne pas être livrés ? Car oui, avouons-le, nous servons tous allègrement du chantage au Père Noël, alors pourquoi rendre les armes prématurément ?
Et puis, avouons-le, faire semblant d’y croire nous replonge tous dans nos souvenirs d’enfance, lorsque l’on préparait des sablés pour les rennes, lorsque nous laissions de la farine devant la cheminée pour voir des traces de pas, lorsque nous nous réveillions en espérant que le van de Barbie nous attendrait au pied du sapin, lorsque nous faisions des bougeoirs avec des clémentines.
Personnellement, j’ai toujours souhaité emmener mes enfants en Laponie aux périodes de fêtes, pour voir l’émerveillement sur leurs petits visages tout froids, voir le bonheur de découvrir le pays magnifique d’où partent tous ces enchantements. Mais quand ils ne croient plus à l’incroyable, cette aventure perd quand même beaucoup de son charme.
Bon, à moins qu’un voyagiste généreux veuille qu’en fasse le test pour l’an prochain, je doute que cela se réalise un jour, mais Noël n’est-il pas le meilleur moment pour se laisser aller à croire en ses rêves ?
Alors oui, mes enfants croient au Père Noël. Mais cela ne les empêche pas d’être totalement conscients de ce que représente réellement la fête : un moment où tout le monde se retrouve en famille avec le plus grand plaisir. Quels que soient les cadeaux, quel que soit le menu ou la décoration, l’esprit de Noël c’est pour au moins un jour voir le monde avec ses yeux d’enfants. Joyeuses fêtes à tous !