Voyage, voyage!
Enceinte, il est souvent déconseillé de prendre la voiture. Mais depuis le départ de Mégamoy, j’ai dû multiplier les trajets seule avec les minipouces. D’Est en Ouest, du Nord au Sud, les kilomètres parcourus ces derniers mois se comptent par plusieurs milliers. Retrouvailles à l’école de Papa, anniversaire au Futuroscope, week-end à la mer, anniversaires en famille, vacances chez les grands-parents, les occasions de se déplacer ont eu tendance à férocement se multiplier. Et quand on se retrouve en célibat géographique, il n’y a qu’un pilote possible.Inconscient peut-être vu de l’extérieur, mais il m’est impensable de priver mes loulous. Ils n’ont pas choisi la situation actuelle. Une maman fatiguée, un papa absent, ils sont tellement agréables, au vu des circonstances, qu’on ne peut leur demander trop de sacrifices. Et on remercie sincèrement la SNCF, dont les tarifs exorbitants ne nous permettent pas de préférer le train.
Première étape qui habituellement est plutôt dévolue à Mégamoy, le chargement (heureusement j’étais championne de Tétris). Avec un bidon qui commence à poindre très sérieusement, une température frôlant les 36 degrés, et un temps assez court pour espérer arriver avant la nuit, la tâche peut s’avérer compliquée. Et quand un voisin squatte l’allée pendant plus d’une heure et empêche d’avancer la voiture en bas de l’immeuble, obligeant les allers-retours, le transport des vélos et valises devient vite vraiment pénible. Mon petit secret logistique : multiplier les sacs de course peu lourds que Maximoy peut transporter. Il adore se sentir utile! Et Minimoy peut tout à fait transporter le sac des enfants (sous réserve de ne pas avoir emporté la chambre).
La pause pipi, étape initiatique
Autre étape anodine qui ne l’est plus quand on voyage seule avec deux enfants et demi, la pause pipi. Quand il s’agit d’une pause pour les minipouces, aucun problème (quand ils ont envie en même temps bien évidemment). On fait remettre les chaussures, on en attrape un dans chaque main, et zou aux toilettes (en prenant soin de ne pas s’arrêter à la boutique). Facile donc! Seulement voilà, avec une position assise et une vessie qui s’apparente de plus en plus à celle d’un caniche, un arrêt toutes les deux heures ne suffit pas forcément… La solution, les aires sans station, lieu généralement banni en temps normal (mais rien de normal dans le contexte de toute façon). Mais il faut faire vite, et bizarrement il y a toujours de la place juste devant, et peu d’attente. Alors on laisse les loulous à l’ombre et on court les clés en main. Je remercie au passage les sociétés d’autoroute, qui modernisent leurs lieux d’aisance. Si seulement ils pouvaient vite généraliser les travaux… ou au moins prévenir sur leurs panneaux quand c’est tout neuf et tout propre!
Entre les arrêts pipi, il faut bien rouler. Et si possible dans le calme. Pas forcément évident avec deux microbes, dont un petit qui s’impatiente assez vite. Le stress et parfois le ton montent assez vite, heureusement je peux compter sur mes trois fidèles alliés : les livres, les lecteurs DVD… et le régulateur de vitesse, trois bijoux sans qui je ne tiendrais pas 100 bornes !
Tout de même, à la fin des 400km, on peut le dire : malgré la gentillesse de mes crapules, la technologie qui rend le trajet plus agréable, et mon organisation sans faille (ou presque), j’en ai littéralement plein le dos! Heureusement je prévois une pause voiture pour un bon mois. Bien méritée je crois…