La voiture maudite… épisode 3
Je vous ai déjà parlé de ma voiture ? Après les pneus déchirants et crevants, après la Durit volante et récalcitrante, voici un nouvel épisode de mes aventures à 4 roues…Il est des matins où l’on devrait suivre son instinct. En partant direction la capitale ce jour-là, un mauvais pressentiment : j’aurais dû prendre le train, quitte à me lever une heure plus tôt (aucun train entre 9h et midi un samedi, vive la SNCF)… Et puis finalement, les doutes s’estompent très vite ! Une traversée de Paris sans encombre ni encombrement, une (vraie) place trouvée immédiatement en plein Marais, un créneau de rêve, bref un voyage inespéré.
Objectif journée girly, direction le vide-dressing repéré par Supertata. Pendant que je me contorsionne derrière un paravent pour enfiler une petite robe décidément trop courte (la première marque qui lance des gammes pour longues jambes, je lui promet une pub gratuite à vie), Micromoy teste le biberon à température ambiante… voire froide, la bouteille d’eau ayant malencontreusement passé la nuit dans la voiture. Pas de souci, ça passe, vive le début du sevrage ! Bon, malgré les prix avantageux, mon portemonnaie reste désespérément clos.
Qu’à cela ne tienne, surtout ne pas se laisser abattre par un influx shopping en berne depuis un an. Le Marais regorge de bien d’autres trésors, à commencer par une épicerie spécialisée dans les produits américains. Oh, des céréales Lucky Charms, comme dans notre enfance! Bon, à 12€ le bond dans le passé, on va rester au 21e siècle… et se ruer vers un vrai restaurant français. Parce qu’on ne va pas se mentir, les américains ont tout de même de drôle de mœurs alimentaires…
Quelques petites flâneries dans les jolies ruelles, un bon repas et un passage dans une boutique vintage plus tard (vraiment je conseille les balades dans le Marais, d’autant que les trottoirs sont larges), retour à la voiture histoire de changer Micromoy, et vérifier que je n’aie pas pris d’amende (malgré les 8€ déjà dépensés en parcmètre pour deux heures). Pas de PV sur l’essuie-glace… mais pas de couche non plus, le sac à langer ayant disparu en même temps que le déflecteur de ma voiture (terme que l’on ne connaît qu’une fois qu’il a été fracturé, il s’agit de la petite vitre triangle au niveau du rétroviseur). Je venais donc de me faire forcer la voiture, en pleine journée dans le 4e arrondissement de Paris, juste devant un terrain de basket toujours plein de jeunes dynamiques (mais à priori sourds et aveugles, ce qui ne doit pas être pratique pour les paniers), tout cela pour un sac à langer… J’aurais bien voulu voir la tête du ou des voleurs en découvrant l’objet de leur butin, parce que je doute fort que le carnet de santé de ma fille ait quelconque valeur sur le marché noir.
Pendant que Supertata arpente vainement le quartier en quête du sac laissé à l’abandon par dépit, me voilà en route vers le commissariat, grande façade fermée… en apparence, car avant même que j’aie le temps de couper le contact, une nuée de policiers se déploie sur le trottoir. Le trou béant dans ma vitre me confère cependant un droit de stationnement gratuit et immédiat. Chose inespérée, l’accueil est vide, je bats donc le record de vitesse en dépôt de plainte, tout en allaitant une Micromoy bien patiente. Une prise d’empreintes (bien optimiste) plus tard, je n’ai plus qu’à rentrer chez moi. Et c’est là que je remercie mes (trop) récents déboires (les aléas de la route), car le gros scotch dont je ne me sépare plus prend à nouveau un rôle essentiel : colmater la brèche et me permettre un trajet de retour pas trop désagréable. Amis lecteurs, si je ne vous ai toujours pas convaincus de disposer d’un rouleau en permanence, sachez que malgré toute la prévenance (plutôt inattendue) dont ils ont fait preuve, les policiers n’ont pu que me fournir une feuille de papier épais pour boucher le trou…
De retour à la maison, assez fière de voir que mon bricolage n’a pas bougé, je suis d’autant plus ravie que la roue semble décidément avoir tourné (pour la journée au moins). En effet, à priori le cours de la Pampers taille 3 n’était pas suffisant sur le darknet, et le sac a simplement été déposé sur un scooter, où il a passé toute l’après-midi grâce à un enchaînement de circonstances plutôt rares : Il n’a pas plu, personne ne l’a re-volé, et il n’a pas été explosé par une brigade de déminage. Et en fin de journée, c’est un propriétaire de scooter absolument adorable qui a pris la peine de chercher le numéro de téléphone dans l’annuaire (merci le carnet de santé), et de nous prévenir avoir tout retrouvé.
Une semaine plus tard, grâce à une bonne assurance et une Supertata dévouée qui a récupéré le sac, il ne reste aucune trace de cette nouvelle aventure, si ce n’est une certitude : la prochaine fois je prendrai le train !