Rite initiatique ?
Ce dernier week-end n’a pas été de tout repos, bien au contraire. Pour permettre à Supertata et Supertonton de partir roucouler devant un bon match de Coupe du Monde de rugby, me voici transformée plus vite que prévu en mère de famille nombreuse avec deux puces supplémentaires au compteur. Quatre enfants de 2 à 7 ans, une affiche qui fait rêver ! Mais ça va le faire, je suis déjà une mère parfaite, alors en tata j’assure forcément un max !
Minipuce et Maxipuce ouvrent la porte, c’est parti pour trois jours de folie ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la première impression est… fumante. Minipuce (2 ans et demi) a beau demander d’aller aux toilettes, mon odorat m’a malheureusement déjà alertée sur le caractère tardif de la requête. Douche, lavabo, machine à laver, l’entrée en matière est immédiate !
Il semble d’ailleurs que le retour aux sources soit le thème du séjour, à moins que ce ne soit pour me remettre (un peu violemment tout de même) dans le bain des couches et autres désagréments du bas âge. Car en ajoutant le pipi dans le pyjama juste enfilé, et la couche de la nuit débordante à changer sans matelas à langer ni lingettes, soit Minipuce a décidé de payer son séjour en liquide, soit elle a des consignes implicites. Sa sœur n’est d’ailleurs pas en reste, puisque c’est de la douce odeur d’une déjection canine que Maxipuce a comblé la voiture familiale, un vrai régal…
Autre dimension inévitable de l’accueil d’un nouveau microbe dans l’environnement familial, les nuits bien entendu ! Et à ce petit jeu, j’ai pu assister à mon insu à un duel entre les deux minicrobes. Si Minipuce a eu la décence de se réveiller une première fois juste avant mon propre coucher, la deuxième alerte a bien eu lieu de façon furtive en pleine nuit (à tel point que je ne l’avais même pas entendue, merci Mégamoy qui doit, lui aussi, se remettre en condition). Insuffisant cependant pour battre le score de Minimoy, qui mit un point d’orgue à rappeler que le petit de la maison, c’est encore lui ! 2-1 pour le petit blond… Et zéro pour mon sommeil.
Maximoy, en revanche, semble avoir plus qu’apprécié son rite initiatique. Au menu, apprentissage express du travail de grand frère modèle. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a brillamment réussi le test. Déshabillage puis mise en place du pyjama, brossage de dents, mise au lit et enfin histoire, Minipuce a bénéficié d’un coucher 3 étoiles par un cousin plus qu’attentionné. Cela ne promet que le meilleur, car une Maman qui peut déléguer est une Maman comblée !
D’un point de vue logistique, je peux presque dire que j’assure. Petit déjeuner, habillage, on oublierait même qu’il y a deux paires de pieds en plus à chausser. Départ à l’école avec 5 microbes (le petit voisin est toujours de la partie), trop facile, vive le monospace ! Bon je passe sur le regard un peu inquisiteur de la dame du passage piétons, plutôt étonnée de me voir repartir avec deux petites filles, car je dois avouer dans l’immédiat que je ne regrette pas l’échange. Quel silence ! J’arrive presque à dérouler une matinée classique sans enfants, tant elles parviennent à s’occuper calmement à deux. J’en viendrais à désirer plus qu’ardemment que Micromoy soit une princesse, jusqu’à ce que je constate l’étendue des dégâts : le calme n’est qu’apparence, camouflant la tornade silencieuse que représentent deux cerveaux roses dans une même chambre, à moins que la vision du sol ne soit pas feng-shui…
Différence tout de même visiblement tangible entre la paire de garçons et la paire de filles, le surplus de testostérone qui pointe chez les microbes mâles semble plus les pousser à la bêtise que leurs homologues féminins. Ce ne sont pas l’impact de caillou sur la fenêtre, ni les traces de stylo bille sur le lino, qui me contrediront (à croire d’ailleurs que Mr Bic n’avait pas d’enfants ou n’était pas locataire, car j’apprécie plus que moyennement le côté indélébile de son invention), les punitions furent presque intégralement conjuguées au masculin.
Ces petits accrocs mis à part, le bilan de l’opération est plus que positif : la famille nombreuse ne me fait pas peur (même s’il m’a tout de même fallu une mi-temps complète pour coucher tout ce petit monde). Les filles sont reparties entières, et semble t’il plutôt satisfaites de leur séjour picard. Les larmes de Maximoy, à leur départ, permettent quant à elles d’attester que la famille peut s’agrandir, les cœurs sont prêts à s’ouvrir.
Seul bémol à ce séjour féminin : l’insomnie qui m’a assaillie quand, en pleine nuit, j’ai repensé à Minipuce me chantant la Reine des Neiges dans la cuisine. Une image certes adorable, mais abominablement entêtante pendant plus d’une heure. Allez, je suis sympa, je partage : Libéréééée, Délivréééée !